Pourquoi un langage non stigmatisant est essentiel
Le langage a un pouvoir immense. Mal utilisé, il peut renforcer les préjugés et l’isolement des personnes en situation de dépendance. Un langage stigmatisant véhicule des perceptions négatives, engendrant honte et culpabilité, ce qui rend difficile la demande d’aide ou le rétablissement.
La Maison Jean Lapointe (MJL) s’efforce de sensibiliser à l’impact des mots grâce à deux nouveaux outils. Leur approche promeut un langage respectueux et inclusif pour réduire les obstacles rencontrés par celles et ceux qui souhaitent surmonter leurs problèmes de consommation.
Ces outils, développés avec le soutien des Fonds Vinci Canada et en partenariat avec le CCDUS, reflètent une volonté commune de faire évoluer les pratiques en matière de dépendance. La MJL incarne une approche respectueuse et bienveillante, espérant inspirer d’autres organisations à repenser leur langage pour offrir un soutien plus inclusif.
Les principes du modèle Minnesota :
Le travail de la MJL repose sur le Modèle Minnesota, un cadre reconnu pour traiter la dépendance, articulé autour de cinq grands principes :
- La dépendance est une maladie.
- L’objectif est l’abstinence.
- L’intégration des 12 étapes.
- La force du groupe favorise le changement.
- L’adhésion aux groupes d’entraide est privilégiée.
Les groupes d’entraide jouent un rôle central dans le rétablissement au cœur de la MJL, mais les termes qui y sont utilisés, comme « alcoolique », « joueur » ou « cocaïnomane », peuvent parfois créer des malentendus ou des perceptions négatives. La MJL ne cherche pas à bannir ces mots, mais plutôt à encourager une réflexion sur leur usage en dehors de ces fraternités. L’essentiel est de permettre aux personnes de choisir les termes qui leur conviennent, afin de ne pas renforcer la stigmatisation.
Un guide et une vidéo pour comprendre l'impact des mots
Le guide pour un langage non stigmatisant propose des pistes pour une communication inclusive. Conçu de manière bienveillante, il invite à réfléchir et à choisir ses mots avec soin, tout en écoutant les préférences linguistiques des personnes concernées.
La capsule vidéo met en scène Alex et Rosalie, ancien·ne·s participant·e·s aux programmes de la MJL, partageant leur expérience et l’impact des mots sur leur parcours de rétablissement.