
Et si on repensait nos façons de jouer pour mieux en comprendre les risques ? Inauguré le 29 avril, le collaboratoire CHANCE est un nouvel espace de recherche dédié à l’étude des jeux de hasard et d’argent. Grâce à une salle immersive inspirée des casinos et des machines conçues sur mesure, chercheur·euses, étudiant·es et partenaires y expérimentent de nouvelles approches pour observer les comportements de jeu, analyser leurs impacts sociaux et développer des stratégies de prévention ancrées dans le réel.
Un mini-casino au service de la recherche
Ce qui frappe d’entrée de jeu dans l’espace du collaboratoire CHANCE, c’est son caractère immersif : une mini salle de casino y a été soigneusement reconstituée, avec des machines de jeu sur mesure, fidèles à celles qu’on retrouve dans l’industrie. Ces dispositifs permettent aux chercheur·euses d’observer en conditions contrôlées et réalistes les comportements des personnes qui interagissent avec ces mécaniques de jeu.
Plutôt que de se limiter à des questionnaires ou à des hypothèses abstraites, CHANCE mise sur l’expérimentation directe : comment joue-t-on, que ressent-on, et comment les mécaniques numériques (sons, visuels, récompenses) influencent-elles notre manière de jouer ? Cet espace devient ainsi un véritable laboratoire des comportements à risque, en particulier autour des jeux de hasard et d’argent (JHA).
Explorer les zones grises entre jeu, société et dépendance
CHANCE ne se contente pas d’analyser les comportements individuels. Il s’inscrit dans une approche interdisciplinaire pour mieux comprendre comment le jeu est façonné par des dynamiques sociales, économiques et culturelles.
« Nos recherches ne visent pas à blâmer les individus, mais à analyser les structures, les mécaniques et les contextes qui rendent le jeu problématique. »
Expliquait un·e des responsables du projet, en soulignant l’importance de repenser la prévention à partir du réel vécu des joueur·euses.
Un outil pour la réduction des risques et la conception éthique
En réunissant des partenaires communautaires, des expert·es de terrain et des universitaires, CHANCE développe aussi de nouvelles stratégies de réduction des méfaits, plus ancrées dans l’expérience des personnes et les réalités. Il s'agit de dépasser les injonctions au « bon comportement » individuel et d’imaginer des politiques publiques, des outils de prévention et des designs de jeu plus éthiques.
« Ce qui rend ce projet aussi spécial et unique, c’est son intention, » a témoigné Nancy Rocha, directrice des services en dépendance au Centre de référence du Grand Montréal.